Diarrhée chronique chez l’adulte : quand faut-il s’inquiéter ?

La diarrhée est un trouble digestif que tout le monde expérimente un jour ou l’autre. Passagère dans la plupart des cas, elle se résout souvent d’elle-même en quelques jours. Cependant, lorsque les selles liquides ou très molles deviennent une affaire de plusieurs semaines, on ne parle plus d’un simple épisode aigu, mais de diarrhée chronique. Loin d’être anodine, cette situation peut masquer des problèmes de santé plus profonds. Il est donc important de savoir reconnaître les symptômes qui justifient une consultation médicale pour en identifier la cause et trouver une solution adaptée.

Quand parle-t-on d’une diarrhée chronique ?

Contrairement à la diarrhée aiguë qui est généralement liée à une infection virale ou bactérienne comme la gastro-entérite, la diarrhée chronique s’installe dans la durée. Elle est évoquée lorsque vous émettez, sur plus d’un mois, plus de trois selles très molles ou liquides par jour. De plus, l’aspect des selles est un indicateur déterminant : des selles grasses et malodorantes peuvent signaler une malabsorption des graisses tandis que la présence de sang ou de mucus suggèrerait une inflammation intestinale. Enfin, les diarrhées nocturnes sont souvent plus préoccupantes que celles survenant durant la journée. Ces détails qui semblent secondaires sont en réalité essentiels pour orienter le diagnostic du médecin.

Quelles sont les causes possibles d’une diarrhée chronique ?

Pour comprendre l’origine d’une maladie chronique, il est nécessaire d’analyser divers facteurs, car les causes sont variées et vont d’affections bénignes à des maladies plus graves. Pour ce qui est de la diarrhée chronique, le syndrome de l’intestin irritable (SII) est la cause la plus fréquente. C’est un trouble fonctionnel où l’intestin devient hypersensible. Cela se traduit par des diarrhées, mais aussi par des constipations et des douleurs abdominales souvent en lien avec le stress ou l’alimentation.

Parmi les autres causes de la diarrhée chronique, on retrouve :

les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique par exemple sont des pathologies auto-immunes où le système immunitaire attaque la paroi du tube digestif, provoquant une inflammation, des douleurs et des diarrhées parfois sanglantes ;
la maladie cœliaque : c’est une intolérance permanente au gluten, une protéine présente dans le blé, l’orge et le seigle. Sa consommation déclenche une réaction immunitaire qui endommage la paroi de l’intestin grêle et entraîne une mauvaise absorption des nutriments ;
des intolérances alimentaires : le lactose est une cause bien connue de diarrhée chez l’adulte comme chez l’enfant, mais d’autres sucres comme le fructose ou les édulcorants (sorbitol ou mannitol) peuvent aussi être en cause ;
les effets secondaires des médicaments : de nombreux traitements comme certains antibiotiques, anti-inflammatoires ou médicaments pour le diabète peuvent perturber le transit de manière durable.

Plus rarement, une diarrhée chronique peut être le symptôme d’une infection parasitaire persistante ou, dans certains cas, d’une tumeur du côlon ou du pancréas.

Quand faut-il consulter pour une diarrhée chronique ?

Si une diarrhée qui dure plus d’une semaine est déjà une raison de consulter, certains symptômes associés doivent vous alerter et vous pousser à prendre rendez-vous sans tarder. Ces signaux indiquent que le trouble digestif a un impact significatif sur votre état général ou qu’il pourrait être le signe d’une pathologie plus grave.

Il faut donc s’inquiéter et consulter rapidement si la diarrhée s’accompagne de :

une perte de poids involontaire et inexpliquée ;
la présence de sang ou de glaires dans les selles ;
de fortes douleurs abdominales ou qui vous réveillent la nuit ;
une odeur persistante dans les selles ;
des signes de déshydratation : soif intense, bouche sèche, urines rares et foncées, grande fatigue, etc. ;
une anémie (pâleur, essoufflement) découverte lors d’une prise de sang ;
l’apparition des symptômes après l’âge de 50 ans sans antécédent de ce type.

La présence d’un ou plusieurs de ces signes n’est pas forcément synonyme de gravité, mais justifie une investigation médicale approfondie pour écarter toute pathologie sérieuse et mettre en place un traitement efficace.